Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/160

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IV


Un soir que Mme Cadzand avait son ordinaire migraine, elle alla se coucher plus tôt que d’habitude. La tête échouée parmi les oreillers, elle reposait endolorie, dans cet état mi-veille et mi-sommeil, brume intermédiaire… Il semble qu’on soit tout au fond de quelque chose de transparent et d’impressionnable à l’excès. On est comme parmi de l’eau, comme tombé dans un miroir, comme exilé dans une serre où le moindre bruit s’exagère sur le verre…

Acuité des sens, inouïe !

Même des pas étouffés, une voix presque à ras du silence, suffisent pour que l’ouïe s’émeuve, que l’attention vibre et se rende compte.

Donc, Mme Cadzand somnolait, ce qui ne l’empêcha pas de reconnaître