Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/177

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de sermon, comme naguère, quand il lisait Lacordaire et les prédicateurs ; rien d’oratoire à présent : une voix égale, infiniment triste, l’air d’une plainte, une prière sans doute, comme malade, accroupie à terre et essayant de se lever. C’était un peu ces marmonnements qu’on entend dans les pèlerinages, sur les grand’routes…

Tout à coup, le bruit de sa porte grinça ; son pas résonna dans les escaliers. Un instant après, contrairement à toutes ses habitudes, et malgré une averse qui cinglait les vitres, on l’entendit qui sortait, sans avoir rien dit à personne, comme pour ne pas prendre congé, éviter de s’amollir dans un adieu.

Cette sortie insolite alarma Mme Cadzand. Elle l’avait déjà vu, le midi, à table, si troublé, si étrange ! Et ce gémissement de l’après-midi, dont le corridor frissonne encore, comme de la survie d’une cloche…

Qu’est-ce qui s’était passé ? Qu’allait-il arriver ? Elle savait Hans im-