Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/186

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jour ou deux, que le jeune homme se reprenait, se libérait. La pâleur de la lutte finie était en ce moment sur sa face. Quand il sortit brusquement, c’est que déjà il se sentait vainqueur… Et son péché ne lui pesa que parce qu’il l’avait tué en lui…

Maintenant, il était à genoux, là-bas, devant elle, récitant sans doute la pénitence imposée, mais pardonné, purifié, reconquis au calme…

La mère attendit. Longtemps après, quand, ayant fait le signe de la croix, il s’achemina vers la sortie, elle quitta sa place, le suivit, l’accosta aux abords du bénitier.

— Tiens ! toi ? fit Hans.

— Oui ! j’étais venue prier aussi.

Ils s’en allèrent, silencieux, dans la pluie lancinante qui maintenant se vaporisait en bruine impalpable, en poussière d’eau… Une douceur fondait le cœur de Hans, la triste joie de la convalescence qui se sent toujours un peu grevée pour l’avenir du mal dont on a pensé mourir… Après un long silence, comme faisant un effort, et