Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/42

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Liturgique émotion de ces soirs tièdes : la statue peinte souriait ; des azalées blanches et roses juxtaposaient leurs fleurs qui, dans le léger vent de la fenêtre, remuaient comme des lèvres, semblaient prier aussi ; puis des reliques, du buis bénit, des bouquets de taffetas sous des globes de verre, des images encadrées, des bibelots religieux en vermeil, de la belle dentelle de Bruges disposée en nappe de Sainte-Table sur la cheminée, devant la glace, qui approfondissait, reculait l’artificiel jardin jusqu’à des lointains de grotte magique, des fuites de reflets dans une eau. Hans priait, plein de ferveur. C’est lui qui récitait, à voix haute, le texte des litanies : « Marie, Rose mystique ! Étoile du matin ! Tour d’ivoire ! Porte du ciel ! » Mme Cadzand et les servantes répondaient chaque fois, à l’unisson : « Priez pour nous ! »

Minutes ineffables où l’on vit déjà d’éternité.

Et dans les intervalles de silence entre les voix, on entendait le crépi-