Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/53

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divinisée ? Toute la liturgie catholique avec ses décors et ses accessoires, dont chacun est une invention de génie, suffit à ceux que tourmente obscurément un conflit d’idéal et de sensualité.

L’orgue a des étreintes ; l’encens vient par bouffées comme le parfum d’une chevelure ; puis il y a le miracle d’amour de la communion, qui est d’abord un baiser sur les lèvres, qui est aussi une incorporation, une possession, longtemps désirée, puis consommée, où l’on sent un autre être, qui est un Dieu, entré en soi, vivre en soi…

Mme Cadzand se rasséréna : quel bonheur d’avoir élevé son fils dans la foi, d’avoir exalté sa piété ! Il allait y trouver, il y trouverait toujours, un remède contre le péché, la tentation de la chair. Grâce à cette foi vivace, elle pourrait le défendre contre les autres femmes, le garder toujours auprès d’elle, réaliser son plan… Et sans nul égoïsme !

N’éprouvait-il pas, à l’église, un