Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/62

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dans l’air nu de l’église. Gloire à Dieu, qui l’avait appelé ! Il irait, enfin fixé, — car puisque justement un Dominicain était venu prêcher cette retraite et le décider, c’était un signe à coup sûr qu’il devait lui-même s’engager dans ce glorieux ordre ! Oui, la robe de saint Dominique : soutane blanche et manteau noir, couleur d’oiseau de mer, pour s’envoler à Dieu ! Dès ce jour la décision de Hans fut irrévocable. Il avait obtenu la grâce de connaître sa vocation.

Il en parla à sa mère, non pas tout de suite, mais quelques jours après la distribution des prix, où il remporta tous les succès, toutes les couronnes. Il avait fini maintenant ses études, parcouru toutes les classes. Il venait de dire adieu au collège où s’était écoulée entre les murs blancs sa pieuse et heureuse adolescence. Qu’allait-il faire ? Mme Cadzand ne le lui avait même pas demandé, n’y avait pas réfléchi, jugeant tout simple qu’il amarrât son existence auprès d’elle, sans rien vouloir que l’aimer et que