Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/85

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rappel de sa vocation. C’est pourquoi Mme Cadzand, attentive aux nuances, à tout ce qui pouvait détacher son fils de la hantise de Dieu et le lui rendre un peu, s’orientait de préférence dans la ville même, d’autant plus qu’elle terminait souvent ses promenades d’après-midi par une halte chez son amie, Mme Daneele. Comme par hasard, grâce à cette complicité des quais et des rues de Bruges qui s’enchevêtrent, s’enroulent, tournent, reviennent l’un sur l’autre, comme la laine sur l’écheveau, ils se retrouvaient toujours, après maints tours, à aboutir vers le quai du Miroir où les Daneele habitaient.

C’était une touchante ruse de Mme Cadzand qui poursuivait son plan. Elle avait vite remarqué que Wilhelmine éprouvait un trouble en présence du jeune homme. Il était si beau, son Hans, surtout depuis qu’il avait été malade, avait laissé pousser sa chevelure… Une flamme ondulée, qui couronnait son front pâle !

Oui ! la petite Wilhelmine s’émou-