Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/93

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IV


Mme Daneele, en effet, voyait aussi sans déplaisir l’idylle commençante. Les sentiments de Hans, elle les ignorait à cette heure. Son amie lui avait fait part de son chagrin, autrefois, de ses appréhensions. Mais ces rêves de vie religieuse sont fréquents chez les jeunes gens, chez les jeunes filles élevés par des prêtres ou des sœurs. Cette soi-disant vocation chancelle vite. Hans s’obstinerait-il ? C’était peu probable, quoiqu’il n’eût rien laissé transparaître encore d’un commencement d’amour pour Wilhelmine… Quant à celle-ci, il semblait bien qu’elle fût atteinte… Les mères ont un instinct qui les avertit. Il y a un lien, le lien sacré des entrailles, qui n’est jamais tout à fait coupé. Et quand la chair des enfants subit quel-