Page:Rodenbach - L’Élite, 1899.djvu/102

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et, grâce à l’aisance unique de sa prosodie, de les intercaler, telles, dans la trame du récit. Car les paroles de Jésus sont divines. Et Hugo sentait qu’il n’avait pas le droit de mettre des paroles, mêmes géniales, à côté des paroles divines ou tenues pour telles, par conséquent de la clarté à côté de la lumière. Mauvais goût d’ajouter une lampe au soleil. Ce qui fut dit fut dit. Tout avait été prémédité ainsi dès l’Éternité. Personne dans aucun temps n’eut et n’aura le droit de rien superposer au texte.

La Fin de Satan est le sommet, le point culminant, de cette admirable œuvre posthume qui va se continuer encore, chaîne de montagne infinissable sur l’horizon du siècle…

Ultérieurement nous aurons un ouvrage philosophique : Essai d’explication ; d’autres volumes de correspondance et des miscellanées, proses et vers, intitulées Océan qui formeront le volume final.

Ce qu’il y a de particulier dans les ouvrages de cette série posthume, c’est que plusieurs sont très anciens, par exemple cet Océan, qui est encore à paraître, intitulé d’abord. Tas de pierres, carrière informe, en effet, où tailler plus tard des visages, des paysages…

C’était au moment de la Révolution de 1848 : ce manuscrit existait déjà et fut sauvé par Hugo dans une grande malle, car il habitait alors la