On peut dire qu’ils ont créé dans la littérature un merveilleux de la science.
Théodore de Banville avait coutume de dire qu’il n’y a pas de grande œuvre sans merveilleux, et il citait toujours, tel qu’un exemple mémorable, l’Atta Troll de Henri Heine.
Oui, mais comment inventer un merveilleux nouveau ?
L’antiquité eut son admirable mythologie, fables enchanteresses, Olympe radieux, ciel rose et or, où somnolaient les Immortels, océans vierges d’où émergeaient des déesses de qui les chevelures gardaient l’ondulement des vagues.
Le merveilleux chrétien, lui, est sublime, et Chateaubriand en dégagea, dans le Génie du Christianisme, l’éternel enchantement.
On trouve dans les œuvres des Rosny, dans la Légende sceptique, dans les Xipéhuz et même dans leurs romans de mœurs modernes, ce qu’on pourrait appeler un merveilleux de la science : décors quasi surnaturels, féerie inaccessible, prestiges occultes, musique des sphères, conciles d’astres, Forces de la nature, Lois d’airain aussi inexorables que les anciens dieux, et qui sont comme les visages changés et sans nom du Destin.
Renouveler le roman par une conception scien-