HUGO
Quand on descend aujourd’hui dans les caveaux du Panthéon, dès que s’est ouverte la lourde porte, on trouve tout de suite devant soi l’endroit où le cercueil de Victor Hugo repose, tel qu’il fut apporté là, le jour de son inoubliable convoi. C’est-à-dire qu’on ne s’est point occupé, depuis, de lui bâtir un tombeau. Il est toujours dans une situation provisoire ; il s’attarde sur des tréteaux.
Les yeux considèrent à même la bière nue, qui attend… Peut-on imaginer pareil manquement, cette déréliction déjà, pour le mort qu’on amena là en un triomphe de funérailles que semblait seule pouvoir accompagner la musique du Crépuscule des Dieux ! Aujourd’hui le silence, l’insouci, l’ironie d’un flot banal de visiteurs exotiques devant le cercueil brutal et apparent avec son velours noir aux étoiles d’argent qui ont l’air de larmes caillées.