Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/117

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blanc comme la lune, le câble blanc du vaisseau démâté, qu’est la lune. Et je te pendrai moi-même à ton plafond noir. »

Joos, épouvanté, s’enivra davantage. Durant des jours, il rôda comme une bête par les champs. Pourtant le plein air le pacifia un peu. Il y eut une accalmie, une embellie. Non pas qu’il se reprît à l’espoir et à la vie, mais il communiqua avec la mort, d’un esprit tranquille et purifié. Il eut des yeux sages, des gestes nobles, pour acquiescer à la destinée, déjà inévitable. Surtout que le pendu, de son côté, se montra cauteleux, s’excusa de l’avoir entraîné (ce n’est pas de sa faute si le suicide est contagieux), colora la mort volontaire, dans un cas comme le