Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/78

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tour, s’en mêlèrent, se ruèrent à l’assaut. Comment la vaincre, obtenir pour soi un fragment du serpent mortel qui avait déjà glissé indemne entre des milliers de doigts, et se refusait toujours ! Ah ! s’assurer un tel talisman, cette chance, unique dans l’île, de la corde que la mort immunise et doue d’un miraculeux pouvoir !

La violence du désir faillit amener une vaste rixe… Quelques-uns avaient coupé, avec leurs couteaux aigus, la corde récalcitrante. Les autres s’obstinaient avec rage. Le pasteur Tyteca intervint, calma les ardeurs. Il dit : « Rien ne porte bonheur. On empêche seulement le malheur. Et vous croyez que des choses comme la corde d’un pendu empêcheront le malheur. Pauvres