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Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/89

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— Rien.

— Tu ne m’aimes plus ?

— Pourquoi veux-tu que je cesse de t’aimer ? Et elle lui reprenait les mains, les serrait un peu, mais d’une étreinte où il n’y avait plus que de l’apitoiement, et comme celle durant laquelle on glisse une aumône… Joos se laissait vite leurrer, rasséréner. On croit aisément en ce qu’on espère. Mais quand elle n’était pas venue, manquait une fois de plus au rendez-vous promis, et qu’il se trouvait seul devant le crépuscule qui s’aggrave, la mort des reflets dans le canal, les croix des moulins, alors tous ses soupçons, ses inquiétudes, ses jalousies, ses tristesses renaissaient. Son amour s’était multiplié, compliqué comme un