Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/90

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arbre, comme ce grand chêne des Trois-Chemins… Arbre fraternel ! Il porta aussi le nom de Neele, qui naquit, en lui, clair et joyeux, régna, s’enfonça jusqu’au cœur du bois, s’agrandit parmi l’écorce… Mais le temps avait accompli son œuvre. À force de s’agrandir, le nom se défit sur le tronc ; les lettres, trop accrues, s’étaient déformées, changées en signes indistincts, en rides soucieuses. Le nom de Neele déjà périssait à l’arbre de leur amour, qui de plus en plus se fonça dans une obscurité grandissante — avec le sinistre corps du pendu, au travers !

Ah ! ce cadavre ! Il avait fait tout le mal. C’est depuis sa découverte que Joos fut malheureux, devint jaloux, vit périr sa confiance