Page:Rodenbach - La Jeunesse blanche, 1913.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
100
SOIRS DE PROVINCE


Parmi de mornes paysages
Dans les faubourgs de la cité,
Je cherche sur tous les visages
Son fin profil ressuscité.

Et quand je reviens vers la ville
Où tombe le soir émouvant,
Et que le croissant d’or s’effile,
Je crois l’y voir pâle et rêvant.

Dans la gondole de la Lune
Elle vogue en costume clair,
Tandis que je meurs de rancune
En bas, comme au fond d’une mer !