Page:Rodenbach - La Jeunesse blanche, 1913.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LA PASSANTE


 
Ô toi qui t’en allais dans le soir taciturne
Ô toi qui t’en allais,
Ô toi qui remuais
De la tristesse en toi comme une eau dans une urne,

Ô toi dont la tristesse attira ma tristesse,
Nous qui nous en allions
Parmi la rue où le jour baisse,
Évitant de marcher du côté des rayons,

Nous qui nous en allions du côté de la rue
Où l’ombre des maisons est grise,
Toi qui m’est apparue,
Ô toi qui m’as compris et toi que j’ai comprise,