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La Mer bienfaisante


Il faut tirer l’enfant de notre milieu funeste ; l’ôter à l’homme, le donner à la Nature, lui faire aspirer la vie dans les souffles de la mer. L’enfant malade y guérirait.
Michelet.


Une femme élégante au profil de camée,
Venait chaque matin sur la plage animée
Avec son jeune enfant, un garçon de dix ans,
Rachitique, malade, aux yeux clairs et luisants
Comme en ont les enfants qui mourront poitrinaires.
On les voyait venir aux heures ordinaires
Elle toujours pensive et lui toujours souffrant
Et c’était un tableau douloureux et navrant.