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Page:Rodenbach - Le Carillonneur, Charpentier, 1897.djvu/60

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neur, depuis qu’il montait dans la tour. Il se plaisait moins aux restaurations entreprises, à ses recherches dans les plans et les archives. Son jeu du carillon l’intéressait davantage que ses dessins ou ses épures. Il travaillait d’ailleurs moins bien. Quand il redescendait du beffroi, il avait besoin de se reprendre, de vider son ouïe du vent grondant là-haut, qui s’attardait dans ses oreilles comme la mer dans les coquillages. Tout un trouble subsistait en lui. Il entendait mal, cherchait ses mots, s’étonnait de sa propre voix, trébuchait aux pavés. Les passants l’offusquaient. Il continuait à voyager avec les nuages.

Même quand il s’était reconquis, on ne sait quoi demeurait en lui, qui l’influençait, modifiait ses idées et ses vues. Ce qui auparavant venait de le passionner, le trouvait soudain dépris, presque indifférent. Durant un moment, il n’était plus lui-même.

Et c’était, à ces retours de la tour, comme s’il y avait été, un peu, désapprendre à vivre !