Page:Rodenbach - Le Carillonneur, Charpentier, 1897.djvu/70

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pénétrer exactement dans l’unique maison privilégiée, dans la maison de son bonheur. Et la conscience qu’elle existait quelque part suffit à dégoûter de celle où l’on vit… Pourtant, on se résigne, le plus souvent.

Alors, concluait Borluut, puisqu’on ne sait rien, il est inutile de choisir. Et d’ailleurs, c’est la destinée qui fait tout. Notre volonté s’illusionne. Ainsi, quand il s’analysait en dernier ressort, il lui semblait bien que s’il eût été libre il aurait continué à préférer Godelieve ; mais que sa destinée le poussait à désirer Barbe, et que c’est celle-ci, finalement, qu’il épouserait…