Aller au contenu

Page:Rodenbach - Le Miroir du ciel natal, 1898.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Un voile aux cheveux, comme un nimbe ;
Et toute blancheur : la robe et les mules,
Et les gants et aussi les guimpes
Croisant des plis sur les poitrines nulles.

Seule la bouche était rouge,
Du rouge d’une fleur de géranium
Derrière un rideau de couvent, qui bouge…
Ah ! surtout réentendre encor l’harmonium !

Cela se répandait comme une eau,
Une eau tiède où on était des cygnes
Et des îles de mousseline
Et de pâles fanaux ;

Cela s’étalait sans fin,
Cette eau du clavier élargie.
Inoubliable instant divin,
Et le baiser, sur la bouche, de l’hostie !