Page:Rodenbach - Le Miroir du ciel natal, 1898.djvu/215

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Leurs rochets ont les plis d’une eau que le vent ride.

Ils s’avancent un peu timides,
Comme s’ils marchaient devant un miroir ;
Ils vont portant des encensoirs,
Des clochettes, des lanternes,
Des burettes où l’eau avec le vin alterne ;
Et tous ― devant le prêtre, en fête d’avoir bu
Et qui est alors Dieu lui-même, ―
Faisant des gestes qui caressent ou qui sèment
Ils ornementent l’air avec leurs attributs.

Lents groupements ! Poses ! Cadences !
Génuflexions unanimes !
Ballet sacré ! Sens primitif des danses !
Religieuse pantomime !
Car même l’encens, qui s’échappe
Des encensoirs d’argent,
Unit et désunit les beaux groupes changeants,
Comme avec des écharpes.