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LES FEMMES EN MANTE


Où l’on voit l’envers du vitrail ;
Rien n’a changé…
Est-ce une ville où ne vivent que des aïeules ?




Tout s’adoucit et tout s’ouate ;
Est-ce qu’il y a des malades
Pour que si doucement tintent les cloches
Au-dessus de la ville ?
Vieilles cloches qui s’effilochent
Son à son, comme fil à fil…




Tout incline à un silence tel,
Comme d’une ville irréelle
Et qui se serait faite elle-même en dentelle !




Universelle solitude !
Même les cygnes, sur l’eau noire,
Ont l’ennui du reflet d’eux-mêmes, et l’éludent ;
Les nénuphars sur l’eau sont comme des fermoirs.