Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/128

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Meurt dans un verre d’eau sur une nappe blanche…
M’en sauver, le pourrai-je ? Et l’éviter, comment ?
Ce jour de demi-deuil aux couleurs trop calmées
Où mon cœur otieux s’en va dans les fumées.
J’en ai l’obsession, j’en ai peur, j’en ai froid
Du spleen hebdomadaire où ce jour me ramène :
Tandis que je me leurre au long de la semaine,
Flux et reflux de jours qui s’accroît et décroît,
Dont l’écume est un peu de vanité qui chante,
Voici que le repos dominical me hante
Et déjà m’apparaît comme un repos amer,
Repos nu d’une grève au départ de la mer,
Grève morte du long dimanche infinissable
Qui coagule au loin ses silences de sable…