Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/157

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XVI

Dans mon âme, sous des guirlandes d’encens bleu,
Vont des processions d’anciennes fête-dieu ;
Processions de mai qu’on croyait disparues,
Processions d’enfance en l’honneur du saint-sang ;
Car mon âme a toujours, dans le noir de ses rues,
Quelque procession au plain-chant grandissant :
Voix s’ajourant dans moi, comme filigranées,
Enfants de chœur aux voix douces, aux frêles voix,
Ciselures des beaux dimanches d’autrefois,
Or frais qui s’éternise aux chasubles fanées !