Aller au contenu

Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


LA VIE DES CHAMBRES


I


Les chambres, qu’on croirait d’inanimés décors,
— Apparat de silence aux étoffes inertes —
Ont cependant une âme, une vie aussi certes,
Une voix close aux influences du dehors
Qui répand leur pensée en halos de sourdines…

Les unes, faste, joie, un air de nonchaloir !
D’autres, le résigné sourire d’un parloir
Qui fit vœu de blancheur chez les Visitandines ;
D’autres encor, grand deuil des trahisons d’un Cœur,
Mouillant les bibelots de larmes volatiles ;