Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/203

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III

Silence de la chambre assoupie et gagnée
Par de l’ombre qui tend ses toiles d’araignée
Dans les angles, obscurs les premiers, où l’essor
Des rêves va finir son vol de mouches d’or !
Silence où toute l’âme assombrie est encline
À se sentir de plus en plus comme orpheline,
Toute seule parmi le soir endolori
À revoir son passé comme un tombeau fleuri.
Et le songeur muet resonge à son enfance
Qui s’écoule et qui fond dans cet obscur silence