Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/229

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XVI

La lune dans le ciel nocturne s’étalait
Comme un sein chaste et nu, sein de bonne nourrice
Tendu pour les songeurs de qui c’est le caprice
De boire sa clarté blanche comme du lait.
Et c’est assez pour me nourrir. De quoi me plains-je ?
Surtout que je m’endors sur ce grand sein les soirs
De tristesses et de recommencements noirs…
Et le ciel tout autour a des fraîcheurs de linge.