Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/230

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XVII

À l’heure délicate où comme de l’encens
Le jour se décompose en molles vapeurs bleues,
Va dans l’abandon noir des quartiers finissants,
Va donc, ô toi dont l’âme est la sœur des banlieues,
Toi dont l’âme est morose et souffre au moindre bruit,
À travers le faubourg, comme au hasard construit,
Le faubourg où la ville agonise et s’achève
Dans du brouillard, dans de l’eau morte et dans du rêve…
Et vois ! Tout au lointain parmi des fonds aigris
S’allumer droitement la ligne des lanternes
Mettant leur ganse jaune au long des chemins gris.
Oh ! Lanternes debout sur les horizons ternes !