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LA VIE DES CHAMBRES.


Mais pour l’enfant prodigue elle n’a que louanges…
L’ombre remue au long des murs silencieux :
C’est le soir nouveau-né qui bouge dans ses langes ;
Les lampes doucement s’ouvrent comme des yeux,

Comme les yeux de la chambre, pleins de reproche
Pour celui qui chercha dehors un bonheur vain ;
Et les plis des rideaux, qu’un frisson lent rapproche,
Semblent parler entre eux de l’absent qui revint.




La chambre fait accueil ; et le miroir lucide
Pour l’absent qui s’y mire, est soudain devenu
Son portrait — grâce à quoi lui-même il élucide
Tant de choses sur son visage mieux connu,