Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/81

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Ô taciturne cœur ! Cœur fermé de l’eau noire,
Toute à se souvenir en sa vaste mémoire
D’un ancien temps vécu qui maintenant est mort :
Cadavre qu’elle lave avec son eau qui tord
Des tristesses de linge en pitié quotidienne…
Ô l’eau, sœur de mon âme, empire des noyés,
Se répétant le soir l’une à l’autre : « Voyez
S’il est une douleur comparable à la mienne ! »