Page:Rodenbach - Les Tristesses, 1879.djvu/107

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Les placards importants qu’on avait affichés.
Aussi c’était l’ami, le caprice, l’idole ;
Et lorsque chaque été les maîtres de l’école,
Tant il travaillait bien, lui donnaient tous les prix,
Aucun n’était jaloux, aucun n’était surpris ;
C’était l’enfant de tous, de tous c’était la fête :
On pavoisait avec une entente parfaite,
Par la foule, en triomphe, il était ramené ;
Le soir, tout le faubourg était illuminé,
Et, n’ayant que dix ans, le Petit-Pierre en somme
Était dans le quartier déjà presque un grand homme ! .


II

Mais, hélas ! le bonheur est plein de trahisons :
Il entre, sans s’asseoir jamais dans nos maisons.
Le foyer où chantait ce blondin populaire,
Triste et riant, malgré le modique salaire,
Ce foyer si joyeux, si tranquille et si beau,
Allait être bientôt plus morne qu’un tombeau !…