Page:Rodenbach - Les Tristesses, 1879.djvu/87

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« Pourquoi ce tic-tac régulier
« Dans la vieille horloge de marbre ?
« Pourquoi la rosée en collier
« Suspendue aux branches de l’arbre ?

« Pourquoi ces petits en lambeaux
« Quand eux ont mis leur robe blanche ;
« Pourquoi gardent-ils leurs sabots,
« Pour eux n’est-ce donc pas dimanche ? »

C’est ainsi qu’ils veulent tout voir,
Tout pénétrer et tout comprendre ;
Et nous qui croyons tant savoir,
Nous ne savons rien leur apprendre.

Avec leur droit petit bon sens
Ils troublent notre esprit superbe :
Dieu fixe les chênes puissants
A terre comme les brins d’herbe.

C’est surtout vers cinq ou six ans
Qu’ils sont à ce point adorables
Qu’ils font pâlir les vers luisants,
Qu’ils font s’incliner les érables.