Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/107

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


II

Le malade souvent examine ses mains,
Si pâles, n’ayant plus que des gestes bénins
De sacerdoce et d’offices, à peine humaines ;
Il consulte ses mains, ses doigts trop délicats
Qui, plus que le visage, élucident son cas
Avec leur maigre ivoire et leurs débiles veines.

Surtout le soir, il les considère en songeant
Parmi le crépuscule, automne des journées,
Et dans elles, qui sont longues d’être affinées,
Voit son mal comme hors de lui se prolongeant,
Mains pâles d’autant plus que l’obscurité tombe !
Elles semblent s’aimer et semblent s’appeler ;