Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/130

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XI

Les mystérieux nerfs sont des plaintes ourdies,
Un dédale de fils, des méandres d’orties
Par qui toute douleur se propage au cerveau.
Quels nœuds ont étiré l’invisible écheveau ?
La pauvre chair sans force est une eau sensitive
Qu’accapare un filet frêle qu’on ne voit pas,
Mais dont le remuement fait se crisper l’eau vive.
Les nerfs : soudaineté de crise et branle-bas !
Ou lente manigance, hostilité sournoise,
Par exemple de quelque araignée en un coin,
Une chose qui très vaguement cherche noise,
Puis s’enhardit en nous, s’aventure plus loin,