Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/129

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Telle ville dolente est toujours en neuvaine,
Lieu de pèlerinage où l’on signe son front.
L’une décline et meurt d’une lente anémie ;
L’autre est pâle à jamais de quelque épidémie.

Une autre est comme une paralytique, sans
La souplesse et la joie en elle des passants.

Telles, leur maladie est d’être en proie aux pioches,
Les amputant de leurs vieux pignons, mutilant
Leurs briques dont le rouge est tout sanguinolent ;
Telles, leur maladie est d’être en proie aux cloches,
Et, dans leur calme et leur silence monacal,
Le cadran du clocher a l’air d’une tonsure.

Il en est qu’affaiblit un jet d’eau vertical
Et qui souffrent de lui comme d’une blessure…