Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


XVIII

Convalescence : ô la fraîcheur brusque et câline
Quand la fièvre dont on brûlait s’éteint soudain ;
Douceur sur soi d’un pansement de mousseline,
Fraîcheur sur soi du vent, de la mer, de l’étain.
On se sent comme dans une longue avenue
Dont le feuillage, blanc de lune, qui remue
Vous évente de son ombre si calmement
Et refroidit en vous les charbons de la fièvre.
Ah ! ce bonheur confus du recommencement !
Cette humide fraîcheur née au seuil de la lèvre,
Comme d’avoir baisé l’or de quelque bijou !