Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ils se hâtent ; mais leur affairement étonne ;
Ils s’égaient ; mais leur joie est étrange et fait mal ;
Soi-même, au milieu d’eux, on se sent anormal ;
Et la vie où l’on rentre a l’air si monotone.

Hier on vivait encor comme derrière un verre,
Convalescence ! Mais maintenant on a l’air
Du matelot morose et qui s’ennuie à terre
D’être sorti de l’aventure de la mer.

On semble avoir aussi navigué des années
— La maladie étant un voyage chez Dieu –
Et revenir vieilli dans des villes fanées,
Triste, ne sachant plus que des gestes d’adieu !