Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/177

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XI

Celui qui dessina ces Têtes au fusain
En rehaussa d’un peu de couleurs la souffrance ;
Leurs lèvres, comme en un vitrail diocésain,
Sont closes ; on dirait des fermoirs de silence.
Mais leurs yeux, leurs yeux froids élargis en halo,
Ces yeux bleuis, pareils à des bouches dans l’eau,
Appellent comme en se noyant quelque Ophélie.
Yeux dilatés, bijoux pâles de la folie !
Princesses d’Elseneur ou de l’Escurial
Dont la tristesse en ces fusains noirs persévère,
Victimes reposant sous la pitié du verre
Comme au fil d’un tranquille étang seigneurial.