Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/201

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I

En vain les vitres glauques des vieilles maisons
Sont un rempart de verre humble qui s’interpose
Entre la vie en fièvre et la calme âme enclose,
Elles n’ont qu’embrumé l’appel des horizons.

Le lointain ciel sans cesse y passe et les aère
Du prestige de ses beaux voyages tentants ;
Et les nuages qui sont les robes du temps
Se reposent parmi ces armoires de verre.

Les midis, d’un vaste or fluide, le soir mauve,
L’aube, tout ce qui passe et part incessamment,
Vient tenter l’âme en songe et qui se croyait sauve
Derrière le cristal de son renoncement.