Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/238

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


VI

Nous connaissons si mal notre pauvre âme immense !
Elle est la mer, un infini, un élément,
Qui ne cesse jamais et toujours recommence ;
Mais nous n’en savons bien que le commencement.

Notre âme ? Elle est aussi la grande Ville Bleue
Dont nous avons peur comme des enfants perdus
Qui, muets, sans oser dépasser la banlieue,
En regardent les toits et les clochers pointus.