Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/69

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D’une eau vaste et sans fin, à peine transparente,
Qui fait que l’on se voit, mais pâle et tout changé :
Visage qu’on aura malade ou très âgé,
Visage tout simplifié qui s’apparente,
Silencieux, avec celui qu’on aura mort…
Le soir de plus en plus en submerge l’image
Et l’enfonce comme une lune qui surnage,
Et l’affaiblit comme les sons mourants d’un cor.
Visage en fuite et que toute l’ombre macule,
Visage qui déjà se semble avoir fini
D’aller jusqu’à l’enlizement dans l’infini.
Ô ce jeu du miroir où soi-même on s’annule !