Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/89

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III

Je me souviens de telles mains, mains gardiennes !
Du rose d’une neige au soleil, lumineuses
Comme un albâtre pâle où dorment des veilleuses,
Ces chères mains qui m’ont été quotidiennes.

Mains si claires ! Elles s’entouraient d’un halo
Dans l’air qui, de les voir jeunes, semblait vieilli ;
Si calmes, elles étaient comme un fruit cueilli ;
Fraîches, elles semblaient avoir joué dans l’eau.