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Page:Rodet - L’algèbre d’Al-Khârizmi et les méthodes indienne et grecque.djvu/15

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nier aujourd’hui, et, dans l’état actuel de nos connaissances, on doit penser que des notions importées de la Grèce ont servi de base aux mathématiques comme à l’astronomie telle que nous la voyons traitée par les auteurs indiens dont les ouvrages sont arrivés jusqu’à nous. Mais tandis que les Grecs étaient en géométrie d’une force qui nous étonne tous les jours, et en calcul les ignares que l’on sait, pour qui une simple multiplication était une tâche des plus pénibles, les Indiens, au contraire, ont été peu habiles géomètres, même après les leçons qu’ils ont pu recevoir des Grecs, tandis qu’ils ont eu pour le calcul une disposition naturelle toute particulière, ainsi qu’il ressort des exemples bien connus de calculs compliqués effectués par eux à des époques qui remontent jusqu’à une antiquité quasi légendaire. Les premières notions de l’algèbre leur ont été également, je l’admets jusqu’à plus ample informé, apportées de la Grèce, et je pense en avoir retrouvé un indice dans l’emploi de quelques termes techniques que je relèverai plus loin. Mais tandis que les Grecs ne faisaient rien, même en algèbre, sans le secours de la géométrie, et qu’en particulier ils n’étaient arrivés à la résolution de l’équation du second degré que géométriquement, les Indiens au contraire ont donné, et de très-bonne heure, au côté purement spéculatif et abstrait du calcul un développement des plus remarquable ; il s’est formé une véritable École indienne qui a perfectionné et simplifié les opérations de l’arithmétique, et introduit en al-