Page:Rodrigues - Midraschim et fabliaux.djvu/11

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D’ailleurs, que peut le fer sans manches ;
Or, les manches, frères, c’est nous :
Défendez-vous, joignez vos branches ;
Que nul ne pénètre entre vous.

Et si le sort vous est contraire,
S’il faut périr : tombez sur eux ;
N’êtes-vous plus un adversaire
Qui, même mort, est dangereux.

Tous les pays ont l’âme haute,
Tous les soldats ont même cœur ;
Donc c’est toujours par notre faute
Que l’ennemi devient vainqueur.

Car ce n’est pas leur seul mérite
Qui les a rendus triomphants ;
Notre taille étant moins petite,
Ils paraîtraient certes moins grands. »

Les arbres ne pouvaient comprendre
Ni même entendre ce discours ;
Ils ne demandaient qu’à se rendre :
La peur les avait rendus sourds.