Page:Rodrigues - Midraschim et fabliaux.djvu/38

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La sœur dit à la sœur : « Ma chère
Tu te prépares des tourments ;
La vie inutile et légère
Enfante de lourds châtiments.

Il faut vivre pour qui nous aime,
Et non pour les yeux des passants,
Chercher le bonheur en soi-même
Et redouter les faux semblants.

Que t’importe celui qui passe
Et que tu ne reverras pas ?
Ne seras-tu pas bientôt lasse
De perdre ton temps et tes pas ?

— Ma sœur, es-tu donc en démence ?
Pourquoi ce solennel discours ?
Tout est hasard dans l’existence :
Donc, il faut s’amuser toujours !

Courte et bonne, c’est ma devise :
Je ne connais que le plaisir,
Et quoi qu’on fasse, et quoi qu’on dise,
Je veux de tout me divertir.