Page:Rodrigues - Midraschim et fabliaux.djvu/40

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Son esprit, son cœur et sa race
Doivent me plaire et m’égaler ;
Ne pensez jamais que j’embrasse
Celui que je ne puis aimer.

— Sur ce sujet, ma sœur se perche,
Leur dit l’autre, sans s’émouvoir,
À quoi peut servir la recherche
De ce qui ne peut pas se voir ?

Quelle est sa mise ? sa tournure ?
Dans le monde fait-il fracas ?
A-t-il une belle figure ?
Voilà qui ne trompera pas.

Assiste-t-il à chaque course,
Au bien préfère-t-il le beau ?
Dites-moi l’état de sa bourse
Et non l’état de son cerveau. »

Alors autour d’elle on acclame
Un gommeux, un joueur, un sot,
Lequel aurait pris dot sans femme
Bien plutôt que femme sans dot.