chez pas à nier, j’avais envoyé Dauphin constater votre présence
— Nous fêtions tous Chabanon, qui est, vous le savez, un de nos coryphées les plus illustres. Il lui fallait bien un peu de musique pour le remonter, ce pauvre garçon ! Le voilà reçu de l’Académie !
— Il aura du mal à rétablir l’harmonie dans ce corps savant, pour peu qu’il veuille s’en donner la peine.
— Cela ne veut-il pas dire que M. de La Harpe est en froid avec Mme de Genlis ?
— Nullement, à telle enseigne qu’il lui a baisé hier la main, devant moi, au Palais-Royal.
— Baiser de Judas !
— Un académicien ?
— Pourquoi pas ? tout comme un autre ! Tenez, moi, je l’ai vu au Vauxhall avec Mlle Cléophile.
— Cléophile ! qu’est-ce que cela ?
— Une impure, comme ils disent, à laquelle il fait des vers. C’est pour elle que le duc de Lauraguais a brûlé sa berline bleue…
— Comment cela ?
— Vous ignorez peut-être que le comte de Lauraguais a une maison à cent pas du Bourg-la-Reine ? Il y invita la Cléophile et quelques autres femmes dont j’ai oublié le nom… À la nuit tombante, la vestale Cléophile, qui avait sans doute autre chose à faire dans son temple de la rue Saint-Lazare, où elle demeure, insista pour se retirer. Le duc ne voulut pas. On était à table, et le vin échauffait la tête des convives : « Non, vous ne partirez pas, Cléophile, dit-il
III 5