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À M. LE DUC

DE FITZ-JAMES.


Mon cher Duc.

Il y a de ces livres que l’on compose en songeant à ses amis ; celui que vous allez lire est du nombre.

En écrivant l’histoire du Chevalier de Saint-Georges, j’évoquais souvent en idée votre noble père, qui traversa lui-même brillamment ce dix-huitième siècle, dont les mille teintes se reflètent sur mon héros.

Mieux que moi, — sans aucun doute, — à l’aide de sa parole inspirée et chaleureuse, il eût entretenu dans l’âme du lecteur quelque amour et quelque pitié pour ce siècle, dont on est convenu d’insulter aujourd’hui toutes les gloires et que l’on affuble à plaisir d’un manteau de vices, sans songer que chez la plupart de ces hommes ces vices, que leur imposait leur époque, furent rachetés du moins par l’élégance et l’esprit.

Le dix-huitième siècle, cet enfant candide que les philosophes perdirent, sera toujours un siècle incompris tant que l’on séparera l’Encyclopédie