ser à je ne sais quel marchand de San-Yago !…
« — Nous avons fait une faute, messieurs. Laisser partir la marquise de Langey, et surtout quand elle a le bonheur de devenir veuve !… Moi, j’allais me présenter !
« — Partie perdue, mon cher, elle épousera M. de Boullogne. Il y a d’ailleurs pour cela de bonnes raisons… Mandé par le cabinet de France, M. de Boullogne s’est vu forcé de repartir. Mais la Rose, à Saint-Domingue, est sa propriété de prédilection, et puisqu’il y a caché sa colombe, Saint-Domingue le reverra…
« — Pour mon compte, messieurs, je déclare M. de Boullogne un homme du bel air, légèrement voûté peut-être, cacochyme, mais né pour être grand seigneur… Il fait les choses comme un ambassadeur de Louis XIV…
« — Une noblesse de robe !
« — Oui, mais il a l’oreille du roi, et Mme de Langey a besoin d’un bras pour l’appuyer à la cour. Mme de Langey a beau être marquise, elle est ruinée, messieurs. Or, une marquise ruinée, qui a vingt-cinq ans et qui est belle, réfléchit… Moi qui vous parle, j’ai connu particulièrement M. de Langey. Eh bien ! le digne mari se tuait, à la lettre, pour subvenir au train de sa femme. Comprenez-vous ce bel héroïsme, cette abnégation de soi-même pendant qu’un autre mettait tant de conscience à l’aider ?
« — Et aller se faire tuer en duel par un Anglais, après cela !
« Jusqu’ici j’avais écouté machinalement ; mais à